
Un massacre de non-musulmans en temps réel, en Irak, sous nos yeux : les hommes assassinés, les femmes réduites en esclavage, les enfants enlevés et placés en camp d’endoctrinement … Qui connaissait les Yézidis avant 2014, avant la terrible et dévastatrice avancée de « l’Etat Islamique » ?
Il s’agit d’une population proche voire apparentée aux Kurdes, ils en partagent l’espace géographique centré sur l’antique Adiabène, un royaume qui fut éphémèrement juif au premier siècle de l’ère chrétienne. Leur religion est un monothéisme à peu près aussi secret et endogamique que celui des Druzes. Et cela devint la source de leurs malheurs : pour la charia, ils sont considérés apostats et adorateurs du diable ! Cette accusation est meurtrière. Leur situation vis-à-vis de l’Islam dépasse ainsi même celle de la dhimmitude en horreur : ils sont fondamentalement voués à l’asservissement et à la mort. Les persécutions perdurèrent dans l’empire ottoman et se poursuivirent sous Saddam Hussein. A noter que cette accusation stupide de satanisme fut reprise, un temps, en Europe, au tournant du XXème siècle, mais sans conséquence.
Le 23 juin 2022, Dhimmi Watch a donné la parole à des témoins et à des humanitaires. Les vidéos seront disponibles sur le site de l’association.
Un reportage photographique d’un journaliste a été montré au début de la soirée.
Puis Patrick DESBOIS – président et fondateur de “Back to Life” et de “Yahad in Unum”, a parlé de l’esclavage réhabilité par Daesh, notamment l’esclavage sexuel. Lorsque Daesh prend un village, les hommes sont de suite massacrés. Les jeunes sont triés, les plus adultes (d’après leur pillosité) sont aussi massacrés, les autres sont envoyés en camp de rééducation, où on leur apprend à devenir des islamistes et des terroristes. Les femmes sont emmenées comme esclaves sexuelles, revendues 20 à 30 fois.
Angélique GOURLAY, présidente de “Christian Solidarity International” France a raconté comment CSI aide, comment les ONG se partagent les tâches : l’eau, des écoles, la nourriture … Aux yeux des organisations internationales, les Yezidis qui sont dans des camps en Irak ne sont pas des réfugiés puisqu’ils sont toujours dans le pays.
Bat Ye’or, présidente du Comité d’Honneur de Dhimmi Watch, a expliqué que la haine des islamistes est liée au jihad pour convertir la planète. Pour eux, les Yezidis sont diaboliques. Elle a insisté sur le rôle des états, seuls capables de faire face au monstrueux Daesh et à ses multiples ramifications.
La soirée a été présentée par le Dr. Richard Rossin, écrivain, Cofondateur de “Médecins du Monde”, Ancien Secrétaire Général de “Médecins Sans Frontières”. Richard Rossin a rappelé que à chaque nouveau drame humanitaire, les ONG sont toujours les premiers sur place.
Les nombreuses questions ont été posées aux intervenants par Simon Midal, vice-président de l’OJE “Observatoire des Juifs de France”.
Information sur la photo : Fillette réfugiée irakienne avec sa famille au camp de Newroz où ils sont aidés par le Comité international de Secours, 14 août 2014, (Rachel Unkovic/Comité international de Secours).
Certains des 12 000 réfugiés irakiens yézidis arrivés au camp de Newroz dans la province d’Al-Hassakah, dans le nord-est de la Syrie, après avoir fui les militants de l’État islamique. Les réfugiés avaient marché jusqu’à 60 km dans des températures torrides à travers les montagnes de Sinjar. Beaucoup souffraient de déshydratation sévère. Le Comité international de secours fournit des soins médicaux au camp et distribue des couvertures, du savon, des sous-vêtements, des lampes à énergie solaire et des chargeurs de téléphone (Wikimedia Commons)