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La résolution de la NUPES contre Israël : ignorance ou malveillance (dossier) ?

Août 1, 2022

La résolution de la NUPES contre Israël : ignorance ou malveillance (dossier) ?

Pour certains députés, dans le nom de leur parti, NUPES, le “P” viendrait-il de “Pétainiste” ? En effet, à l’heure où les députés planchent jour et nuit sur le budget des Français, ils ont trouvé une urgence encore plus urgente : condamner Israël pour “apartheid contre les Palestiniens”.[1]

Cette démarche nous inquiète, car la relation qu’ils font du Proche-Orient a autant de rapport avec la réalité que les fantasmes de Hassan Iquioussen, présentés dans d’autres articles de Dhimmi Watch.[2] Rappelons que les Juifs vivent en Israël-Judée-Palestine depuis 3000 ans et que les Arabo-musulmans sont arrivés depuis le 7ème siècle, qu’ils ont colonisé la région, voire par une colonisation de peuplement : les ancêtres des “Palestiniens” chers à ces députés sont arrivés d’Europe de l’Est ou du Maghreb aux 19ème et 20ème siècles.

Une société “multiculturelle” aurait été possible. Mais une fois de plus, les jihadistes veulent récupérer par l’intimidation et par la violence les territoires qui ont été sous la domination d’empires musulmans (Arménie, Grèce, Chypre, Espagne, Israël, Kosovo, Nigéria, Sud Soudan…). En lisant la prose d’Iquioussen déjà citée, on comprend pourquoi leur propagande se focalise sur Israël. Ces jihadistes sont les seule responsables de la situation actuelle des Arabes palestiniens.

Vous trouverez ici cinq analyses qui éclairent le contexte de cette résolution : de Pierre-André Taguieff (dans le Figaro), de Céline Pina (Causeur), de Michel Onfray (JDD), de Liliane Messika (dans Mabatim.info) et d’Alain Dershowitz (sur le site du Gatestone Institute). Également un texte de Bat Ye’or sur la politique européenne (paru dans Commentaire).

Aucune photo, aucune illustration de ces articles n’est reproduite ici. Nous vous proposons aussi un film de Pierre Rehov, avec des images choc.[3]

Pierre-André Taguieff : « Accuser Israël d’apartheid relève de la propagande islamo-gauchiste »

Interview par Eugénie Boilait, Le Figaro, 26/07/2022[4]

ENTRETIEN – Pour l’historien des idées, la proposition de résolution de certains députés Nupes sur la reconnaissance d’un régime d’apartheid en Israël est symptomatique d’une propagande anti-israélienne qui séduit l’extrême gauche depuis cinquante ans.

 

LE FIGARO. – Trente-huit députés de la Nupes ont cosigné une proposition de résolution ayant pour objectif d’interpeller l’exécutif afin qu’il condamne «l’institutionnalisation par Israël d’un régime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien». Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Pierre-André TAGUIEFF. – C’est une affaire qui n’a rien d’étonnant: une nouvelle action de propagande anti-israélienne. Il s’agit là simplement de la reprise par des députés néogauchistes d’un thème fondamental de la propagande palestinienne depuis plus d’un demi-siècle. Il s’agit de « raciser » l’État juif, pour le priver de toute légitimité. L’antiracisme est ainsi, une fois de plus, instrumentalisé dans le cadre d’une opération de criminalisation d’un ennemi politique fantasmé. L’antisionisme radical a en effet pour objectif d’éliminer l’État d’Israël, pour crime d’apartheid. Mais l’apartheid dénoncé est imaginaire. L’État d’Israël n’a rien à voir avec le régime raciste qui fut celui de la République sud-africaine de 1948 à 1990.

Dans la démocratie parlementaire qu’est Israël, les Arabes israéliens ont le droit de vote et sont représentés par des députés à la Knesset. On ne trouve en Israël rien qui ressemble à un système de ségrégation et de discrimination fondé sur la race. Voir de l’apartheid partout chez ceux qu’on n’aime pas, c’est comme voir du « fascisme » ou du « pétainisme » partout dans le camp de ses adversaires politiques. Cette accusation d’apartheid relève à la fois de l’ignorance, du mensonge et du délire. Elle est aussi venimeuse qu’irresponsable, car elle revient à mettre en danger les Israéliens et tous ceux, Juifs et non Juifs, qui défendent le droit à l’existence d’Israël.

Que révèle cet amalgame que vous dénoncez ?

Il dévoile avant tout le clientélisme communautaire éhonté des députés qui ont signé cette proposition de résolution, synthèse à la soviétique des clichés et des slogans diabolisants employés depuis la guerre des Six-Jours (juin 1967) par les ennemis d’Israël. Il s’agit d’abord de plaire à l’électorat de culture musulmane, qui a fortement contribué à leur élection. La démagogie prétendument antiraciste de ces diabolisateurs professionnels est sans limites : l’amalgame entre Israël et un «régime d’apartheid» enveloppe en effet l’accusation de racisme portée contre l’État juif.

Mais qui est donc le “groupe racial” accusé de mettre en œuvre à son profit ce “régime institutionnalisé d’oppression et de domination systématique”? Ce ne peut être la “race israélienne”, qui n’existe pour personne. C’est donc bien la “race juive”.

Les antisionistes d’extrême gauche pensent leur ennemi en termes racialistes. Le racisme qu’ils dénoncent ici, c’est celui qu’ils attribuent à ce “groupe racial” maudit qu’on appelle ordinairement “les Juifs”, et qu’ils accusent indirectement de racisme.

Explicitons : ce qui est dénoncé, c’est ce que les antisémites à l’ancienne appelaient le “racisme juif”. Mais, argumenter de la sorte, c’est jouer avec des représentations antijuives, les réveiller, les réactiver. Sans le savoir pour certains, avec des arrière-pensées inavouables pour d’autres.

Forgé par la propagande soviétique relayée par celle des pays arabes, l’amalgame polémique “sionisme = racisme” est devenu un lieu commun, et la mise en équivalence de l’“antiracisme” et de l’“antisionisme” a égaré nombre de militants antiracistes sincères. Les partisans de l’antisionisme absolu, qui n’a rien à voir avec une libre critique de la politique d’Israël, cherchent à réaliser, par tous les moyens, leur objectif final : la destruction de l’État d’Israël. Tel est le paradoxe tragique de l’histoire du peuple juif dans la deuxième moitié du XXe siècle et au début du XXIe, après la Shoah et la création de l’État d’Israël : la réactivation des passions antijuives dans un contexte où elles auraient dû avoir disparu et se réduire à de marginales résurgences.

 

Qu’appelez-vous le « néogauchisme » ?

Les deux piliers du néogauchisme contemporain sont le néoantifascisme et le néoantiracisme, assortis d’un volet antisioniste en raison de la place centrale accordée dans l’imaginaire victimaire contemporain au «peuple palestinien». Mais, depuis le début des années 2000, le champ du néogauchisme s’est transformé sous l’influence du postcolonialisme, du décolonialisme et du néoféminisme misandre, sans parler de l’écologisme radical. Tous ces courants idéologiques postmodernes sont résolument antisionistes. J’ai publié un article sur la question dans le dernier numéro de la Revue politique et parlementaire.

Le néoantiracisme à la française a la particularité d’être inconditionnellement islamophile, et cette islamophilie peut dériver vers une l’“islamismophilie” chez certains admirateurs d’organisations islamistes, comme le Hamas ou le Hezbollah, qui s’opposent à tout compromis avec Israël et rêvent de sa disparition.

La “lutte contre l’islamophobie”, aujourd’hui placée au cœur des luttes antiracistes en France, s’est transformée progressivement en légitimation de l’islamisme chez certains militants et intellectuels néogauchistes. C’est au nom de la lutte contre le racisme que les islamistes les plus intellectualisés, suivis par leurs compagnons de route d’extrême gauche, légitiment l’antisionisme exterminateur. Ce message idéologique s’est répandu sur les réseaux sociaux, mais il est aussi repris dans les discours d’universitaires de gauche ou de militants des droits de l’homme. Il y a une frappante convergence, sur le conflit israélo-palestinien, entre les courants d’extrême gauche et les mouvements islamistes. Le discours de propagande islamo-gauchiste érige la cause palestinienne en cause emblématique des opprimés et des «racisés».

La conclusion logique et pratique de cette élection du « Palestinien » en martyr suprême est la démonisation d’Israël. À travers la haine d’Israël, la haine des Juifs s’est frayé un nouveau chemin à l’extrême gauche.

Quand elle n’instrumentalise pas la rafle du Vel d’Hiv, la Nupes entretient la détestation d’Israël (Céline Pina)

La Nupes surfe sur l’antisémitisme pour capter le vote banlieusard. L’article est paru dans Causeur, le 25 juillet 2022 [5]

Alors que Mathilde Panot vient de susciter un tollé, suite à sa récupération partisane, très malvenue, de la rafle du Vel d’hiv’, plusieurs députés de la Nupes signent une proposition de résolution visant à faire condamner l’État hébreu par la France pour « apartheid ». Le député socialiste de l’Essonne Jérôme Guedj s’en indigne, mais est bien le seul.

Cultiver la haine à l’égard d’Israël au nom de l’amour de la Palestine est une posture très fréquente à l’extrême-gauche. C’est d’ailleurs un de de ses facteurs de convergence idéologique avec les islamistes. Aujourd’hui, cette extrême-gauche est dominante au sein de la Nupes, elle y impose ses thèmes. D’où le dépôt, à l’Assemblée nationale, d’une résolution commune associant des députés PCF, LFI, EELV et PS « condamnant l’institutionnalisation par Israël d’un régime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien ». Celle-ci n’a aucune chance de passer, mais ses promoteurs s’en moquent : il s’agit ici d’entretenir leur clientèle en flattant ses pires obsessions. En reprenant l’argumentaire islamiste et la mystique entretenue autour de Palestine comme symbole de la persécution des musulmans par les Juifs avec la complicité de l’occident, elle espère capter et fidéliser le vote communautariste. Et peu importe si cela met en danger les Français de confession juive, victimes de l’instrumentalisation de ce conflit et de son importation à des fins de déstabilisation politique.

Cela a fait réagir le socialiste Jerôme Guedj sur Twitter. Il dénonce « ces 24 pages (qui) transpirent la détestation d’Israël », réfute l’accusation  d’apartheid et affirme que le PS n’est pas du tout sur ces positions. On ne peut mettre en doute son indignation, mais on ne peut que constater le silence d’Olivier Faure, lequel, en bon supplétif, semble être devenu incapable de défendre un quelconque principe s’il contrarie le vent dominant…

Pourtant, cette résolution, qu’ont notamment signée le communiste Fabien Roussel, les Insoumis Adrien Quatennens et David Guiraud, la socialiste Christine Pires-Beaune ou les écologistes Sabrina Sebaihi et Aurélien Taché ne peut être qualifiée que d’indigne.

Une accusation d’apartheid destinée à semer la haine

Sur le fond, l’argumentation de cette résolution ose toutes les outrances. Or l’apartheid a une définition précise, c’est un régime de ségrégation basé sur la race. En Afrique du Sud, les relations sexuelles étaient par exemple interdites entre Blancs et Noirs, ils ne pouvaient vivre dans les mêmes quartiers, ne pouvaient utiliser les mêmes moyens de transport ou fréquenter les mêmes hôpitaux… En Israël vivent deux millions de Palestiniens, ils ont la nationalité israélienne. L’arabe est une langue officielle au même titre que l’hébreu. Les Arabes israéliens ont le droit de vote, ils ont des députés qui siègent à la Knesset, l’Assemblée nationale du pays. Des Arabes israéliens occupent des postes élevés dans la fonction publique, les travailleurs arabes bénéficient des mêmes salaires et avantages sociaux que les travailleurs israéliens. Arabes et Juifs fréquentent les mêmes universités, vont dans les mêmes hôpitaux, ils ont les mêmes droits que les citoyens israéliens.

Quant à l’accusation de génocide qui est sous-jacente à la résolution et présente dans le discours de trop de pro-palestiniens, quelques chiffres : les réfugiés palestiniens étaient 500 à 700 000 en 1949, ils sont 6 millions aujourd’hui ; le conflit Israélo-palestiniens a fait 10 000 morts en 20 ans, la guerre en Syrie a fait plus de 350 000 morts en sept ans. La communauté arabo-musulmane représente 20% des citoyens d’Israël, en revanche, dans les pays arabes il n’y a quasiment plus de communauté juive. Pour répondre à l’accusation d’illégitimité de la présence juive, il suffit enfin de rappeler qu’historiquement, cette terre fut juive avant même d’être romaine et que le texte commun aux trois religions monothéistes raconte l’histoire des Juifs, de leur installation en Palestine et des conquêtes qu’ils subirent.

Quand on en revient au factuel, les représentations délirantes de ceux qui instrumentalisent la cause palestinienne pour prôner en réalité la haine des Juifs s’effondrent. D’ailleurs leur indignation et leur humanisme sont parfaitement simulés. En effet, aucun de ces élus ou des forces politiques auxquels ils appartiennent n’a songé par exemple à déposer un projet de résolution quand on a découvert qu’il existait des marchés d’esclaves en Libye. Il se trouve aussi que nombre de pays arabes de la région ne sont pas des démocraties et refusent l’égalité. Ils la refusent au nom de l’appartenance ethnique ou religieuse, ils la refusent aux femmes au nom de leur sexe. Ils persécutent les homosexuels, les athées… Mais cela ne dérange aucune des bonnes consciences, si promptes à dénoncer des apartheids imaginaires et à ne pas voir les ségrégations réelles.

Pourquoi une telle haine envers Israël?

Alors pourquoi une telle haine contre Israël ? Pourquoi une telle obsession de la Palestine dans la propagande d’une certaine gauche et surtout dans celle des Frères musulmans ? Cela s’explique notamment parce que le Proche et Moyen Orient sont considérés comme terre d’Islam, donc territoire sacré et que la présence de l’État juif est insupportable avec cette volonté d’hégémonie. Alors que le discours européen sur la situation commence et se termine toujours par l’invocation de la création de deux États, il le fait en niant la situation réelle : la plupart des pays arabes ne veulent pas d’une solution avec deux États et ceux qui connaissent la région le savent parfaitement. Mais ce discours permet de se donner bonne conscience et d’éviter les sujets qui fâchent.

Pour les États arabes, la présence d’un État juif est un blasphème. Il ne peut y avoir deux États car le refus de l’État d’Israël n’est pas politique, il est religieux et on ne compose pas avec le sacré. Tant que le rapport de force est assumé par Israël et que l’État hébreu est vu comme capable de se défendre, il pourra continuer à exister, sinon il n’est entouré que de prédateurs potentiels. Les accords d’Abraham ne changent rien à cela. Aucun pays arabe, aucun islamiste ne veut de la solution des deux États. Israël doit être éradiqué, c’est même un devoir pour un croyant, un fiqh, une obligation sacrée.

Pourquoi une certaine gauche s’associe-t-elle à ces marchands de haine ?

Parce que ceux-ci utilisent l’État juif pour faire le procès d’un Occident responsable de son existence et de sa perpétuation. La haine d’Israël devient assez rapidement procès de l’Occident et de ses valeurs. Elle peut donc être instrumentalisée en faveur de la révolution dont rêvent ces gauchistes. Une révolution qui n’est que destruction car ces révolutionnaires de salon n’ont aucun projet de société à proposer. Ils ne font que rechercher des coupables pour canaliser à leur profit la rancœur et la colère qu’ils génèrent.

Des députés qui participent à la montée de l’antisémitisme en se prenant pour des justiciers

Jérôme Guedj pose ainsi la bonne question en indiquant qu’il ne comprend pas « en quoi une telle mise au ban d’un État fait avancer d’un millimètre la paix ? ». La réponse est dans la question. Mais, surtout, les promoteurs de ce texte se moquent éperdument de l’influence de leur résolution sur la situation au Moyen-Orient. Ils savent parfaitement qu’elle est nulle. Ils sont là pour se donner une stature morale à peu de frais. Dans les faits, ils ne font qu’alimenter et justifier la montée de l’antisémitisme dans sa composante arabo-musulmane, alors qu’ils prétendent le combattre quand il émane de l’extrême-droite.

Mais il y a bien pire, les mensonges et l’idéologie qui imprègnent tout le texte ont pour vocation de semer la haine et y arrivent très bien. Il se trouve qu’il n’y a pas si longtemps, en 2014, les cris de « Mort aux Juifs » ont résonné dans les rues de Paris et ont entraîné de grandes violences à Sarcelles. Or ce sont des manifestations pro-palestiniennes, soutenues par la gauche qui ont été à l’origine de cette désinhibition de la haine des Juifs. Aujourd’hui ce type de discours est toujours aussi virulent chez nombre de militants pro-palestiniens, mais tout le monde fait semblant de ne rien entendre et de ne rien comprendre. Pourtant les violences que subissent les Français de confession juive sont liées à cette propagande victimaire et haineuse. On le constate via le fait qu’ils ne représentent que 1% de la population et entre 40 et 50% des agressions liées à la religion. Cela est corroboré par le fait que les enfants juifs dans certains territoires ne puissent être accueillis à l’école de la République. Enfin qu’il existe une alya interne : les communautés juives chassées par les tensions liées à la forte influence des islamistes et au regain de l’antisémitisme, quittent les banlieues de l’est de la région parisienne pour se réfugier à l’ouest.

Cette résolution illustre parfaitement ce phénomène. Ce texte reprend tout l’argumentaire déployé par les islamistes tendance Frères musulmans pour alimenter la haine des Juifs. Persuadés que ces derniers jouissent d’une forme de privilège que leur confère la Shoah, il tente de transformer les victimes en bourreau, donc les juifs en avatars de nazis. Voilà pourquoi ils tiennent à mettre en avant le terme d’apartheid et la notion de crime contre l’humanité : les Juifs ont été victimes du racisme des Nazis et d’un crime contre l’humanité ? Il faut alors ancrer l’idée qu’aujourd’hui ce sont eux les racistes, donc eux qui commettent un crime contre l’humanité. La démarche est abjecte, mais elle est pourtant parfaitement assumée. Elle sème la haine et la violence, mais ses promoteurs se prennent pour des justiciers. Tous ceux qui ont signé ce projet participent à la mise en danger des Français de confession juive. Ils exposent une partie de nos concitoyens pour assurer la rente de pouvoir et d’avantages que leur confère le clientélisme communautariste. Ils sont la honte de la politique.

Michel Onfray : La synagogue brûle mais nous regardons ailleurs

Article paru dans le JDD le 30 juillet 2022[6]

Le service communication du président de la République avait fait savoir qu’à l’occasion de la commémoration de la rafle du Vél d’Hiv, il prononcerait à Pithiviers « un discours offensif ». Comme on pouvait s’en douter, ce fut une bouillie pour les chats dont la trame fut que l’antisémitisme était bel et bien là, mais chez Éric Zemmour, juif au demeurant, ou du côté d’une « extrême droite » fantasmée, qu’on songe en effet à ce qu’elle est vraiment en lisant Brasillach ou Rebatet, Déat ou Doriot. Le mot d’ordre était : la synagogue brûle, mais regardons ailleurs.

 

Nous sommes pourtant entrés dans le troisième temps de l’antisémitisme : après sa formule anti-judaïque chrétienne qui invoque le peuple déicide​, puis sa formule anticapitaliste qui, sauf rares exceptions, rassemble les socialistes du XIXe siècle qui, Marx et Engels compris, assimilent les Juifs au Capital et à l’Argent dont il faudrait se défaire, voici venu le temps de sa formule antisioniste qui permet à la gauche des barbelés d’inviter à la haine du peuple d’Israël depuis 1948 en invoquant colonialisme,  crimes contre l’humanité et régime d’apartheid. Cet antisionisme procède d’un islamo-gauchisme dont ses partisans nient qu’il existe, c’est d’ailleurs leur signature, car le négationnisme est la meilleure façon de refuser le débat : on ne discute pas de ce qui n’existe pas !

Une « proposition de résolution condamnant l’institutionnalisation par Israël d’un régime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien » a été présentée par un certain nombre de « député-e-s », sic, dont  F Fabien Roussel, patron du PCF. Ce texte a été déposé par le député communiste Jean-Paul Lecoq, par ailleurs vice-président de la commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale ! Il est signé par 38 parlementaires issus des quatre groupes de gauche.

Des députés PCF, LFI, PS et EELV ont donc paraphé un texte qui invoque sans vergogne « la domination d’un groupe racial«  sur « un autre groupe racial d’êtres humains ». Les fascistes des années 1930, la véritable extrême droite donc, eussent aimé qu’on oppose ainsi la race juive à la race palestinienne afin de fustiger la première pour mieux célébrer la seconde ! Le Drumont de La France juive eût applaudi des deux mains. Et je ne vais chercher ma référence que de ce côté-là du Rhin…

Pourquoi le PCF se trouve-t-il en pointe sur ce genre de combat antisémite ? Et LFI en compagnon de route ? À cause d’un mythe gaullo-communiste qui s’avère le non-dit de la politique française alors qu’il en constitue l’axe depuis l’après-guerre. Cette gauche, si prompte à en appeler à l’Histoire, oublie ce qu’elle a été véritablement au profit d’une légende savamment entretenue par ceux qui assurent la domination gramscienne depuis l’après-guerre gaulliste. Car dans les années noires, nombre de socialistes ou de communistes ayant connu la Première Guerre mondiale soutiennent Pétain, sinon la collaboration, par pacifisme.

Les premiers gaullistes qui partent à Londres après l’Appel du 18 juin 1940 ne sont pas communistes puisqu’à cette époque le PCF soutient le pacte germano-soviétique qui, jusqu’au 22 juin 1941, invite à collaborer avec l’occupant nazi sous prétexte que marxistes-léninistes et nationaux-socialistes ont les mêmes ennemis : la City, les gaullistes, la ploutocratie, les États-Unis, le capitalisme et… les Juifs. Le PCF collabore donc.

Nous sommes entrés dans le troisième temps de l’antisémitisme

Pour preuve, dans l’édition de L’Humanité datée du 4 juillet 1940, on peut lire ceci : « Travailleurs français et soldats allemands, il est particulièrement réconfortant, en ces temps de malheur, de voir de nombreux Parisiens s’entretenir amicalement avec des soldats allemands soit dans la rue, soit au bistrot du coin. Bravo camarades, continuez, même si cela ne plaît pas à certains bourgeois aussi stupides que malfaisants…  » Les bourgeois stupides et malfaisants, voilà un genre de petite musique très contemporaine.

C’est de Gaulle qui crée ce mythe d’une France gaullo-communiste résistante. Cette légende lui permet de rassembler les Français dans un temps où ils se trouvent plus divisés que jamais. S’il avait dû, lui qui disposait de la légitimité de la Résistance, demander des comptes après-guerre aux intellectuels, aux journalistes, aux écrivains, aux magistrats, à la police, à l’armée, aux universitaires, aux banquiers, aux apparatchiks du PCF donc, et à tant d’autres qui ont rendu l’Occupation possible, la France eût été proprement ingouvernable.

Mais nous n’en sommes plus là.

À l’heure où tout le monde invoque l’Histoire, banco, allons-y : écartons les idéologues de cour et déconstruisons cette mythologie qui permet à « la gauche » de croire qu’elle incarne systématiquement le camp du bien, de la morale et de la vertu, y compris quand elle pare son antisémitisme d’un antisionisme que partageait déjà le Grand Mufti de Jérusalem qui souhaitait ardemment la victoire du IIIe Reich.

Il y aurait en effet beaucoup à dire sur la panoplie de l’homme de gauche : de « l’homme régénéré » à coups de tribunal révolutionnaire et de guillotine par Robespierre en 1793 à « l’homme déconstruit » de Sandrine Rousseau ; du colonialisme célébré par Jules Ferry qui, au nom des principes de 1789, envoie la soldatesque ​française en Algérie, à cette même idéologie soutenue par la guillotine activée pendant la guerre d’Algérie par un ministre de l’Intérieur SFIO qui avait pour nom François Mitterrand ; de la haine des homosexuels, de la contraception​, de l’avortement portée par le PCF dans les années 1950 à la marchandisation du corps humain soutenue aujourd’hui par une certaine gauche.

Un mot pour finir : à Tel-Aviv, où un ami m’avait hébergé dans le quartier de Jaffa, j’ai été réveillé le premier petit matin par l’appel du muezzin lancé du haut du minaret de l’une des quatre mosquées de la ville. Singulier régime d’apartheid celui dans lequel la « race palestinienne » peut prier son Dieu en toute sécurité ! »

Israël, la France et le naufrage moral de l’Europe (Bat Ye’or)

Voir l’article complet dans la revue “Commentaire“, N° 150, été 2015, pages 447-448 (recension du livre de Michaël BAR-ZVI : Israël et la France, l’alliance égarée ; Les Provinciales, 2014, 160 pages.)[7]

L’esprit de Vichy survécut à la défaite [en 1945]. Dès les années 60, il inspira un vaste projet d’unification méditerranéenne euro-arabe, dans lequel la France entraîna la Communauté européenne. Ce processus intégrait l’érosion des valeurs culturelles et spirituelles judéo-chrétiennes. Bar-Zvi attribue la cause du déclin français à ce renoncement à son patrimoine et à ses racines.

Aujourd’hui, à une époque de déconstruction identitaire, historique, nationale et religieuse au niveau intra-européen, que vaut cet héritage ?  Pour Bar-Zvi, la France contemporaine non seulement se dissocie de son patrimoine et de sa spiritualité biblique, mais elle s’efforce aussi d’en dissocier les Juifs et de les séparer d’Israël. Cette manœuvre consiste à fabriquer une [soi-disant] “civilisation méditerranéenne“ impliquant l’éradication d’Israël pour le remplacer par une entité jihadiste, la Palestine arabe. D’où des détournements sémantiques : esplanade des Mosquées [au lieu de Mont du Temple], Jérusalem en Palestine [ville pourtant peu importante pour les Musulmans jusqu’à ce qu’elle devienne capitale d’Israël], colonies israéliennes [dénomination contraire aux accords de paix d’Oslo, négligés par l’Europe]. D’où aussi le mythe d’un peuple palestinien, façonné en sosie du peuple juif pour s’y substituer. L’Europe y consacra des milliards d’euros, finançant une campagne de haine mondiale contre l’État hébreu, l’enveloppant d’un apartheid diplomatique soutenu par le jihad des boycotts [de BDS]. D’où le retour en Europe de l’antisémitisme surfant sur la haine d’Israël.

Le livre de Bar-Zvi devrait être largement lu car, outre sa richesse culturelle, il amène le lecteur à se poser des questions essentielles : quel sera l’avenir d’une Europe qui, par haine de ses origines, dissout son passé ? Car il est clair que, ennemie de l’État d’Israël, l’Europe ne peut à la fois reconnaître [sa propre] histoire et simultanément l’occulter pour le combattre, même si l’on recourt à divers subterfuges tels que la palestinisation de l’archéologie juive ou la négation de l’appartenance juive au peuple d’Israël. Une société de culture judéo-chrétienne peut-elle supprimer la morale de sa politique sans s’autodétruire ? Et enfin, pour les Juifs et Israël, comment surmonter ce dégoût désabusé suscité par l’échec si évident des réconciliations… Que penser de cette Europe qui, se liguant contre Israël, complote ses attaques de l’OTAN pour parachever le pacte d’Hitler avec la Palestine et accomplir le souhait nazi : remplacer la Bible par le Coran ? Ultime acte de vassalité d’une Europe qui se protège, une fois de plus, par son allégeance au terrorisme.

Israël et la NUE PESte brune

L’article de Liliane Messika complet, avec les références, est sur Mabatim Info[8]

Le 13 juillet 2022, des député point « e » point « s » de la Nupes ont rendu public un document de 24 pages filandreuses, intitulé : « Proposition de résolution condamnant linstitutionnalisation par Israël d’un régime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien1 ».

Citation tronquée, prétention truquée

En hors d’œuvre, les agitproppeurs ont convoqué Nelson Mandela. En 1997, lors du 20 anniversaire de la Journée de solidarité internationale avec le peuple palestinien, il avait déclaré :

« Notre liberté est incomplète sans celle des Palestiniens ». Bien que l’occasion ait été exclusivement la Palestine, Mandela avait ajouté : « et sans la résolution des conflit au Timor oriental, au Soudan et dans d’autres parties du monde.2»

Les Nupes n’ont que faire des autres parties du monde : Israël est leur nombril et sa destruction l’alpha et l’oméga de leur politique étrangère. Mandela avait aussi précisé :

« En tant qu’humanistes, nous sommes fiers que le consensus international sur la nécessité de mettre en œuvre les accords d’Oslo trouve son expression dans les efforts de la multitude de citoyens israéliens et palestiniens de bonne volonté… »

Les Nupes veulent ignorer les accords d’Oslo, qui régissent les rapports entre Israéliens et Palestiniens. Leur argumentation est bâtie sur l’ignorance de ce processus de paix par étapes, divisant les territoires disputés en trois zones qui deviendront progressivement autonomes, si les conditions du pacte sont respectées par les deux parties.

Depuis 1993, en vertu de ces accords, l’Autorité palestinienne administre la zone A seule et la zone B conjointement avec Israël. Les zones A et B regroupent 80 % des Palestiniens de Cisjordanie. Gaza fait partie de la zone C. Les Israéliens l’ont quittée en 2005. Sans le coup d’État sanglant du Hamas en 2007, elle serait toujours administrée par la seule Autorité palestinienne. Cet État palestinien de facto mène une guerre d’usure incessante contre son ex-occupant.

La seule contrepartie palestinienne à la poursuite du retrait israélien était la fin des attentats et de l’incitation au meurtre des Juifs. Salarier les assassins de Juifs ne va pas dans ce sens3.

Apartheid, le coït interruptus des Nupes

Apartheid est le mot afrikaans pour ségrégation, au sein d’un même pays, de deux populations dont l’une a tous les droits et l’autre aucun. Rien à voir avec deux pays liés par un processus de paix en panne, comme le sont Israël et les Palestine. Pour preuve, le fait que les Nupes ne disent pas « apartheid » au sujet de la guerre Russie-Ukraine…

Ils se taisent aussi au sujet de l’apartheid anti-palestinien véritable qui est pratiqué au Liban où ils sont

« socialement marginalisés, leurs droits civils, sociaux, politiques et économiques sont très limités, y compris dans un accès restreint aux services publics de santé, d’éducation et sociaux du gouvernement libanais, et ils sont confrontés à des restrictions importantes de leur droit au travail et à la propriété.»

En Israël, quoi que fantasment les Nupes, tous les citoyens sont égaux, sans distinction de couleur, de sexe ou de religion. Les Arabes israéliennes ont donc été, en 1948, les premières femmes arabes au monde à voter. Le premier parlement israélien avait trois députés arabes.

Le Parlement israélien actuel siège avec des partis arabes, dont un islamiste : Ra’am. Il est interdit en Égypte. En Israël, il gouverne5.

Il est où, Papa, il est où l’apartheid ?

On ne compte pas les Arabes israéliens de premier plan

Ils sont trop nombreux pour être comptés et parce l’État hébreu étant une méritocratie, il récompense ceux qui commencent par s’aider eux-mêmes.

Cela défrise les Nupes, dont les bigoudis sont « made in the USSR».

Dans le désordre, petit best-of : deux juges arabes siègent à la Cour suprême israélienne. C’est un juge arabe chrétien, Georges Kara, qui a condamné l’ancien président d’Israël, le juif Moshe Katsav, à 7 ans de prison pour viol7. Le doyen de l’Université hébraïque de Jérusalem est le Professeur Mousa Karayanni, un Arabe chrétien. Le directeur du service de chirurgie de l’hôpital Hadassah à Jérusalem, Ahmed Eid, est un Arabe musulman, comme la directrice du service des Urgences dans le même hôpital, la Dr Shaden Salameh. Le directeur du centre de recherches d’Apple à Haïfa, Johny Srouji, est un Arabe chrétien. Le professeur Hossam Haick, inventeur du mondialement célèbre Sniffphone8, est un Arabe musulman. L’ambassadeur israélien en Érythrée, Ishmael Khaldi, est un Bédouin.

Dans l’armée israélienne, le Commandant de la brigade d’élite Shaldag, le lieutenant-colonel Ayoub Kyuff, est un Druze (musulman hétérodoxe).  Le commandant du bataillon bédouin de reconnaissance du désert, deux fois médaillé (2008 et 2012), est le Lieutenant-colonel Al-Huzeil, Israélien noir et musulman. Etc., etc.

Explication d’un texte en version originale Nupes

Pourquoi les Nupes ne s’attaquent-ils pas à un apartheid réel au lieu de dorloter leur fantasme israélien ? En France, l’apartheid islamique empêche les femmes de fréquenter les cafés à Trappes et dans les 54 QRR, quartiers de reconquête républicaine9. Dans les deux Palestine, Cisjordanie et Gaza, l’apartheid sexuel expose les homosexuels au lynchage10 et conduit les gays palestiniens à demander l’asile politique à Israël11. L’apartheid économique condamne à 15 ans de travaux forcés les Palestiniens qui vendent des biens immobiliers à des Juifs12. À Gaza, l’apartheid religieux interdit aux chrétiens de célébrer le Nouvel An13. Dans les deux Palestine, l’apartheid politique jette sans procès les opposants dans des prisons14, où la torture est systématique15. À Gaza, l’apartheid militaire enseigne aux enfants de maternelle que le martyre est l’avenir de l’homme16

Les Nupes se fichent de ces apartheids véritables :

« La présente proposition de résolution tend à la condamnation de l’instauration d’un régime d’apartheid par Israël à l’encontre du peuple palestinien, tant dans les territoires occupés (Cisjordanie, incluant Jérusalem‑Est, et Gaza) qu’en Israël et en appelle à son démantèlement immédiat. […]Les autorités israéliennes traitent les Palestiniens comme un groupe racial inférieur défini par son statut arabe non‑juif. Cette discrimination raciale est ancrée dans des lois qui affectent les Palestiniens partout en Israël et dans les territoires palestiniens occupés. »

Si les Nupes considèrent les Arabes israéliens comme des Palestiniens, c’est parce qu’ils veulent libérer tout Israël des Juifs ! En Israël, il y a des Juifs noirs et des musulmans blonds. Comment font les autorités israéliennes pour distinguer les « groupes raciaux » ? Au plan politique, c’est facile : les Israéliens, qu’ils soient juifs, chrétiens, musulmans, athées, baha’i, ou autres, vivent en démocratie et les Palestiniens de Cisjordanie sous la poigne d’un Président élu pour quatre ans en 2005, qui n’a pas laissé organiser d’élections depuis. Quant aux Gazaouis, ils subissent la dictature d’un mouvement terroriste qui a pris le pouvoir sur l’Autorité palestinienne par la violence.

Dans cette configuration, les seuls qui « différencient la répartition des droits et des avantages sur la base de l’identité nationale et ethnique » sont les Palestiniens, puisque 21 % des Israéliens sont arabes et jouissent donc de tous les droits des citoyens, alors que Gaza est devenu Judenrein (« pur de Juifs ») depuis 2007 et que la Cisjordanie a vocation à le devenir quand l’État palestinien y sera proclamé17. Son Président à vie, Mahmoud Abbas, qui emploie indifféremment les termes « juif » et « israélien », ne se cache pas de son aversion pour tout ce qu’ils recouvrent18.

Comme l’a expliqué un de ses affidés, le cheikh Ahmad Al-Khatwani, « Il n’y a de place que pour un État islamique conquérant en Palestine, pas pour un État juif. Il s’agit d’un conflit religieux entre musulmans et juifs, entre musulmans et croisés (chrétiens). »

 

Les Nupes signataires souffrent tous du même handicap

Ils ont une vision hémiplégique : ils voient les conséquences, pas les causes, les représailles israéliennes, mais pas les missiles palestiniens qui les ont provoquées.

« En mai 2021, lors des bombardements intensifs israéliens, sur des endroits densément peuplés où vivent des populations civiles, 260 Palestiniens ont été tués, dont 66 enfants, et 2 200 ont été blessés…»

Pendant les onze jours du conflit que les Nupes ont vu de l’œil gauche, le Hamas et ses affiliés ont lancé 4 360 roquettes sur Israël. Sur ce total, 3 573 ont pénétré dans l’espace aérien israélien, 280 ont atterri en Méditerranée et 680 sont tombées à Gaza.

Les Israéliens ont des moyens militaires qui leur auraient permis d’anéantir la Bande de Gaza, comme les Alliés l’ont fait à Dresde en 1945. Au lieu de quoi, malgré l’intensité des bombardements que le Hamas dirigeait vers les villes israéliennes et malgré la puissance de Tsahal, il y a eu un nombre de morts très faible, par rapport à la guerre civile dans la Syrie voisine, par exemple.

Peu de morts israéliens grâce au Dôme de fer et aux systèmes de défense civile d’Israël, peu de morts palestiniens grâce aux armes de précision et aux avertissements lancés aux civils avant chaque tir par les Israéliens, comme en a attesté le directeur de l’agence de l’ONU en charge des seuls Palestiniens, l’UNRWA, à qui cet aveu a coûté son poste (Jpost).

Combien de Palestiniens les 680 roquettes du Hamas ont-elles tués ? Probablement 91, soit 36 % du nombre de morts palestiniens présumés. Les accusations Nupesques montrent que le Hamas, qui tablait sur un bénéfice plus important, c’est-à-dire plus de victimes parmi les boucliers humains au milieu desquels il installait ses rampes de lancement, a réussi à capitaliser aussi sur les morts qu’il a lui-même provoquées.

Quand on hait, on ne compte pas. La preuve par les Nupes. LM

 

Liliane Messika


 

Pourquoi l’extrême gauche s’accroche-t-elle autant à cette si imparfaite cause palestinienne ?

par Alan M. Dershowitz    25 juillet 2022, Lire sur le site du Gatestone Institute[9]

Traduction du texte original: Why is the Flawed Palestinian Cause So Prominent on the Hard Left?

A de nombreuses reprises, les Palestiniens ont rejeté le statut d’État qu’on leur offrait sur un plateau. Mohammed Amin al-Husseini, leader du peuple palestinien à la fin des années 1930, a justifié ce rejet ainsi : nous refusons un État juif plus que nous désirons un État palestinien.

Aussi erroné soit-il, le discours anti-israélien des Palestiniens, reste fiché au cœur de l’idéologie de l’extrême gauche, notamment celle qui adhère à l’“intersectionnalité des luttes”.

Pourquoi la cause palestinienne focalise-t-elle plus l’attention que des causes pourtant impérieuses comme celles des Kurdes, des Ouïghours et d’autres peuples apatrides et opprimés ? Sur les campus, les manifestations anti-israéliennes sont plus nombreuses que les manifestations contre la Russie, la Chine, la Biélorussie ou l’Iran. Pourquoi ? La réponse a peu à voir avec les Palestiniens, et tout à voir avec Israël, en tant qu’il est l’État-nation du peuple juif. Les manifestations anti-Israël sont la manifestation politique de l’antisémitisme international. Tout le monde se lève en faveur des Palestiniens parce que la nation accusée de les opprimer est Israël.

Il n’y a rien de mal à soutenir les Palestiniens. Mais il est faux – et sectaire – de donner la priorité à une cause aussi imparfaite alors que tant d’autres causes sont aussi méritantes, sinon plus. Non seulement l’extrême gauche privilégie les Palestiniens ; mais cette même extrême gauche ignore largement les autres causes, tout simplement parce qu’Israël est de l’autre côté de la question palestinienne. La réalité est triviale : les mérites des Palestiniens sont insignifiants et l’antisémitisme de leurs supporteurs massif. Ils parlent d’antisionisme, mais c’est pour mieux masquer leur sectarisme anti-juif.

L’affaire Ben and Jerry’s en est le meilleur exemple. La marque a décidé de boycotter certaines régions d’Israël, tout en continuant de vendre ses crèmes glacées à des pays qui commettent des abus bien plus importants. Lorsque la question a été posée aux fondateurs de Ben et Jerry’s de savoir pourquoi ils limitaient leur boycott à Israël, ils n’ont pas su répondre. Eh bien, j’ai dans l’idée que les fondateurs de Ben et Jerry’s sont incultes. Ils agissent en idiots utiles qui emboitent le pas d’une meute gauchiste antisémite. Pour paraphraser une vieille expression : le fanatique voit, le fanatique suit (bigot sees, bigot does).

Qui dirige la foule des fanatiques antisémites ? BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanction) ! Ce mouvement qui a entrepris de mondialiser le boycott de l’État-nation d’Israël a été fondé par un radical palestinien nommé Omar Barghouti. Ce dernier n’a jamais caché que son objectif était la destruction d’Israël et son remplacement par un État palestinien qui irait « de la rivière à la mer », c’est-à-dire du Jourdain à la mer Méditerranée – soit l’intégralité d’Israël. Barghouti et tous ceux qui dirigent BDS aujourd’hui, veulent rendre ce territoire judenrein, c’est-à-dire nettoyé au plan ethnique des 7 millions de Juifs qui « occuperaient » indument des terres musulmanes et arabes. Ces soi-disant -« occupants » incluent des juifs Noirs et Bruns, originaires d’Europe, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique. Nombre d’entre eux descendent d’une population indigène qui vivait là avant le début de l’Islam, et aussi bien avant que de nombreux « Palestiniens » originaires d’Egypte, de Syrie, du Liban, du Golfe et d’Afrique du Nord ne s’installent en Palestine. Les Juifs sont les autochtones d’Israël aussi surement que les descendants d’immigrants le sont des Etats Unis d’Amérique.

Les Palestiniens méritent-ils un État ? Oui, mais pas plus que les Kurdes ou d’autres peuples apatrides. Pourquoi pas plus ? Parce que les Palestiniens ont rejeté à de nombreuses reprises la possibilité de construire un État qui leur était offerte sur un plateau. Un ancien dirigeant du peuple palestinien a donné l’explication fondamentale de cette attitude à la fin des années 1930 : qu’il n’y ait pas d’État juif nous sied mieux que la création d’un État palestinien.

Ce dirigeant, Mohammed Amin al-Husseini, s’est allié – lui et son peuple – à l’Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. Al-Husseini a passé les années de guerre à Berlin avec Hitler, à préparer une « solution finale » pour les Juifs qui peuplent aujourd’hui Israël. Il a été inscrit sur la liste des criminels de guerre nazis. Cela n’a pas empêché sa photo de trôner dans de nombreux foyers arabes palestiniens qui le considéraient comme un héros et un leader.

Bien qu’ils aient figuré au côté des perdants de la Seconde Guerre Mondiale, les Palestiniens se sont vu offrir un État sur la grande majorité des terres arables de Palestine, dans le cadre d’une solution à deux États proposée par les Nations Unies. L’Etat offert aux Juifs représentait une superficie de terres arables bien plus petite. La zone proposée à l’État juif était peuplée d’une majorité substantielle de Juifs. Les Juifs ont accepté la solution à deux États. Les Arabes l’ont rejeté et sont entrés en guerre contre le nouvel État juif pour le détruire. C’est cette agression militaire illégale qui a généré cette masse de réfugiés palestiniens, qu’ils appellent la « Nakba » (« catastrophe »). Une catastrophe en réalité, auto-induite. Et de nombreux dirigeants et partisans palestiniens actuels reprochent à leurs prédécesseurs de ne pas avoir accepté la solution à deux États proposée par les Nations Unies il y a 75 ans,

Plutôt que d’essayer de négocier un État au cours des années qui ont suivi, la direction palestinienne sous Yasser Arafat a opté pour le terrorisme contre des cibles civiles israéliennes et internationales. Les Palestiniens auraient pu avoir un État en 1948, en 1967, en 2000-2001, en 2005 et en 2008. Ils ont toujours préféré la disparition de l’État juif à la création d’un État palestinien vivant en paix au côté d’Israël. Ils pourraient toujours avoir un État maintenant, s’ils négociaient un compromis au lieu de fomenter le terrorisme.

J’aimerais savoir combien de ceux qui manifestent contre Israël connaissent un peu de cette histoire. Malheureusement, eux aussi sont les idiots utiles de ceux qui connaissent l’histoire mais veulent la défaire parce qu’elle a abouti à un État-nation pour le peuple juif. Cela n’a pas vraiment d’importance. La seule conclusion qu’il est possible de tirer de tout cela est que l’opposition irrationnelle de la gauche extrême à Israël est la manifestation moderne du fanatisme le plus ancien et le plus durable.

Alan M. Dershowitz est professeur émérite de droit Felix Frankfurter, à la Harvard Law School, et l’auteur de son plus récent ouvrage The Price of Principles : Why Integrity Is Worth Its Consequences. Il est boursier de la Jack Roth Charitable Foundation au Gatestone Institute et anime également le podcast « The Dershow ».



[1] Tribune sur « l’apartheid en Israël » : « la colère de citoyens juifs et des vrais antiracistes » Une centaine d’intellectuels, personnalités artistiques et citoyens expriment leur indignation suite à une tribune dans Libération appelant à la « fin de l’apartheid en Israël ». https://www.lexpress.fr/actualite/idees-et-debats/tribune-sur-l-apartheid-en-israel-la-colere-de-citoyens-juifs-et-des-vrais-antiracistes_2156349.html

[2] Hassan Iquioussen, étude de texte (A Feigenbaum), Dhimmi Watch 31/7/2022, https://dhimmi.watch/2022/07/31/hassan-iquioussen-etude-de-texte-a-feigenbaum/

[3] Pierre Rehov : Le Nouvel antisémitisme en 1’30 », Pierre Rehov pour Dreuz.info. https://www.dreuz.info/2022/07/le-nouvel-antisemitisme-en-1-30-minute-269803.html

[5] Céline Pina, La Nupes surfe sur l’antisémitisme pour capter le vote banlieusard, Causeur, 25 juillet 2022 https://www.causeur.fr/resolution-israel-apartheid-nupes-jerome-guedj-238726

[6] Michel Onfray : la synagogue brûle, mais regardons ailleurs, JDD 30/7/2022. https://www.lejdd.fr/Politique/lappel-de-michel-onfray-dans-le-jdd-la-synagogue-brule-mais-regardons-ailleurs-4125799

[7] Israël, la France et le naufrage moral de l’Europe, Bat Ye’Or, N° 150 Été 2015, Critique https://www.commentaire.fr/boutique/achat-d-articles/israel-la-france-et-le-naufrage-moral-de-l-europe-9377

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