La France rongée, état des lieux (R Rossin)
La France devient-elle un pays dhimmi ?
Conférence prononcée le 18/9/2022, dans le cadre du vidéo-colloque “Islamisme, le nouveau totalitarisme” de Dhimmi Watch
La France a une longue histoire, elle s’est construite lentement avec ses drames et ses grandeurs depuis l’invasion des Teutons, notamment Francs, lors de l’agonie de l’empire romain. La République est née dans le sang avec la Révolution de 1789. La démocratie, qui est un ensemble de libertés : opinions, croyances, expression, circulation etc…, y naquit. La démocratie, “le pire des régimes à l’exception de tout autre”, disait Winston Churchill.
Depuis quelques années se pose la question de la solubilité de l’islam dans cet espace culturel et sociétal qu’est la République française.
La République française a une devise : Liberté, Égalité, Fraternité.
Liberté, celle que le poète chérit et pour laquelle nos prédécesseurs ont tant lutté. La liberté, qui fait disparaitre le servage et l’esclavage. Cette valeur suprême est-elle compatible avec l’islam qui, à l’inverse, signifie « soumission » ? Ontologiquement difficile, n’est-pas ? On vous dira qu’il s’agit de soumission à Dieu mais, justement, le Dieu invoqué est maitre du monde mais des montrent que les jeunes musulmans français considèrent la charia, la loi musulmane, laissée à l’appréciation des ulémas, supérieure aux lois de la République dont la Justice est rendue au nom du peuple. Dieu versus le peuple est au cœur du problème.
A défaut de solubilité possible, une émulsion fut tentée mais la mayonnaise n’a pas pris. On sent le défaut de moutarde.
Liberté, Égalité. Égalité de droit de tous les citoyens, évidemment, est-il une autre égalité possible ? Y a-t-il égalité quand les femmes sont d’emblée considérées comme des êtres inférieurs qui doivent être recluses, cachées à l’appétit de mâles en état de manque et n’ont pas droit à une part égale d’héritage ? L’égalité (et donc la Loi) est bafouée au nom d’une tradition dont on feint d’ignorer le caractère liberticide. Y a-t-il égalité quand les étrangers à l’islam sont perçus au mieux pour dhimmis, c’est-à-dire “protégés” en échange de soumission absolue et d’espèces sonnantes et trébuchantes ? Quelle impudence ! Je dis “au mieux” parce que les athées, les païens et les apostats sont promis à la mort. Y a-t-il égalité quand les homosexuels de toutes tendances sont, eux aussi, voués à la malédiction et au massacre ? Je sais, il est des groupes organisés de féministes et d’homosexuels qui soutiennent toutes les autorités de l’islam aux arguments les plus fous et les expriment bien fort. Une tentation suicidaire ? ou d’autres haines cachées ? En terre d’islam, ils tomberaient de haut. Au moins d’un immeuble…
Liberté, Égalité et Fraternité. Dans ce monde-là, madame, monsieur, la fraternité se réduit au groupe. On s’appelle “frères” entre soi, à l’exclusion de tout autre. Les différents groupes se font la guerre au nom d’une fraternité tribale et/ou idéologique. Une fraternité assassine, pas une fraternité pour un mieux-vivre ensemble. Le frère n’est pas l’autre humain et on exclut à tout va.
Liberté, Égalité, Fraternité, ce n’est pas vraiment possible en islam.
La République française est constitutionnellement laïque. La laïcité française n’est en rien une interdiction de la religion, au contraire elle la protège au nom de la liberté de croyance et de pensée mais elle la cantonne à la sphère privée, à l’intime. La foi est une affaire personnelle respectée. La chasse aux curés, pasteurs et rabbins s’est terminée avec la fin de la Terreur, la terreur. La laïcité ne permet pas l’empiètement des manifestations cultuelles sur le domaine public, par respect des usagers de cet espace. Par exemple, elle ne permet pas les prières de rues. La Loi n’est pas respectée. Là, c’est une responsabilité de l’État seul : de ses institutions, de ses dirigeants. Une faillite… Même la séparation dite de l’Église et de l’État est abandonnée quand des collectivités loco-régionales bâtissent des centres cultuels sans plus même l’alibi du culturel. Cultuel, culturel, confusion volontaire. Là encore l’État ne joue plus son rôle, il est entré dans une phase de dhimmisation. Tous les arguments avancés relèvent de l’aveuglement, de la confusion, de la course aux votes. La démocratie porte en son sein le paradoxe de sa propre disparition. Pour paraphraser Karl Popper, tolérer l’intolérable expose à l’intolérance.
Liberté, égalité, fraternité, laïcité ne font pas partie du vocabulaire islamique.
Est-ce à l’arrivant d’imposer une culture qu’il feint de faire croire qu’il a fui ? se demandent les citoyens lambda dont certains sont musulmans, ces musulmans abandonnés par la République et qui croient que l’islam n’est qu’une religion.
Une religion d’amour et de tolérance qui n’aime pas les femmes, les non-musulmans, ceux qui ne sont pas hétérosexuels et ceux qui ne sont pas de la même chapelle, qui ne tolère aucun de ceux-là.
La République Française proclame depuis ses débuts être Une et Indivisible pourtant, comme l’a si bien montré Georges Bensoussan, elle a maintenant des territoires perdus. Le phénomène n’est certes pas récent. La tendance naturelle des immigrants à se retrouver pour s’entraider à s’intégrer s’est transformée en la création de zones, d’abord de concentration puis avec des majorités de plus en plus fortes et qui sont devenues des zones d’exclusion, hors la République.
La République répugne à y faire respecter l’ordre et la Loi. On invoque des raisons mais… mais c’est un abandon et il devient chaque jour plus difficile de rectifier le tir. Les responsables ne sont plus responsables devant personne. Il est vrai que la démocratie et la Loi ont été confiées à Bruxelles dont les dirigeants ne sont pas élus par les peuples mais nommés. Et Bruxelles, sensible aux lobbies islamistes, soutient la tendance. Pour être juste il n’y a pas que Bruxelles, depuis une trentaine d’années, des élus et des hommes d’influence poussent à la roue comme l’a démontré Bat Ye’or.
Finalement, on a construit, à défaut d’une société multi culturelle, une société multicommunautaire. Ce qui n’est pas la même chose.
Donc la République Française laïque de Liberté, d’Égalité et de Fraternité n’est plus non plus Une et Indivisible.
Alors jetons un œil sur les conséquences érosives en France de cette insolubilité.
Évidemment, d’aucuns proclament haut et fort que cette immigration musulmane serait une chance pour la France. Ce fut peut-être vrai dans les années de la reconstruction après-guerre quand de la main d’œuvre était nécessaire et que les entrepreneurs la voulaient la moins chère possible, ce contre quoi s’insurgeait avec vigueur le Parti Communiste Français. Autres temps…
Les musulmans, une chance pour la France ? Certains sûrement. Ceux qui veulent être Français, ceux qui veulent vivre les valeurs de la démocratie et de la République et ils sont légion. Ils sont légion mais la plupart sont silencieux, il faut saluer le courage et soutenir ceux qui osent se lever et parler. Quant aux autres, de plus en plus nombreux, actifs, mortifères, ils se trouvent aisément des alliés en mal de combat romantique, des alliés cupides, des alliés naïfs voire niais, des alliés qui ont une vision au-delà et tentent seulement de rassembler des troupes en prenant le risque de se faire dépasser sur la ligne d’arrivée (en sont-ils conscients ou jouent-ils au poker ?). Ils seront, eux aussi alors, plus que sûrement soumis. Il s’agit de ceux,avec d’autres, qui proclament suivant Marx que la religion est l’opium du peuple mais excluent l’islam du stupéfiant illicite. J’en suis stupéfié ! Il est même devenu difficile d’expulser des assassins ou des activistes dont les prêches illégaux appellent à la haine et au meurtre.
La gangrène atteint les tribunaux. On y cherche des arguties pour dédouaner les criminels de leurs crimes, les appels à la haine n’y sont plus des délits. La Justice qui ne dit pas la Justice mais le Droit, est indépendante et c’est une bonne chose mais le juge est souverain même si c’est un roi partial. Il est devenu possible, contre le dogme juridique, pour certains assassins de revendiquer se faire justice soi-même ; ceux-là assassineraient eux-mêmes le Chevalier de la Barre pour blasphème. Il se trouvera un tribunal pour l’entériner au nom de croyances, de culture, de perte temporaire de l’entendement, de n’importe quoi. Déni de droit flagrant. Le bourreau revêt le costume de la victime.
Une chance pour la France ? La multiplication des attentats !
Or on sait qu’il est déjà arrivé que l’État, au plus haut niveau, ait négocié et finalement pactisé (signé un pacte) avec des terroristes. On connaît les troubles à l’ordre public et des émeutes lorsque l’état s’avise de faire respecter la Loi. On connaît les difficultés, jusqu’au risque de leur vie, des enseignants à enseigner paisiblement. On connaît les auto-censures dans la presse. Les vandalisations des lieux de culte et des cimetières non musulmans. Les contrôles de sécurité interminables dans les aéroports avec un énorme déploiement de personnel et de matériel couteux. Les militaires en patrouille dans les villes et les gares. Les écoles juives sous surveillance policière ou militaire. Les personnalités, les écrivains, éditorialistes, enseignants sous protection rapprochée. Les assassinats de prêtres, d’entrepreneurs, de policiers, d’enseignants et de Juifs au nom d’Allah et de sa vision totalitaire. Et demain, faudra-t-il protéger les policiers ? et qui le ferait ?
Ces assassins sont habituellement soutenus par un ancien trotskyste qui appelait en 1972 au soutien des meurtriers des athlètes israéliens à Munich et il garde pignon sur rue et sur Médiapart et distille une morale écoutée…
Une chance pour la France, voilà un paysage extrêmement apaisé, une France tranquille. La paix des lâches, des affairistes et des fous n’est pas une paix sereine.
On ne reviendra pas sur la délinquance qui finance le djihadisme, les incivilités qui font parfois des victimes handicapées à vie au hasard des rues, les innombrables tentative d’imposer des règles d’autres traditions dans des espaces publics : les crèches, les cantines, les piscines et les salles d’accouchement pendant que parallèlement sont visés d’interdiction les sapins de Noël, sans cocher d’une croix sur les demandes de désinstallation de crucifix…
La France, au cours de son histoire, a généreusement accueilli des immigrants et des réfugiés de nombreuses nations. Jamais, ils ne revendiquèrent de telles exceptions, ils voulaient juste vivre avec les valeurs éthiques, égalitaires et démocratiques de leur pays d’accueil.
Ne faisons pas, non plus, d’amalgame, il n’est pas question de fustiger les musulmans, les bipèdes sont tous égaux, c’est le socle moral. Il s’agit de mettre en garde contre une idéologie assassine. C’est contre l’idéologie et ses thuriféraires, contre les versets sataniques qu’il faut se battre.
Ces musulmans-là qui imposent cette idéologie sont-ils une chance pour la France ou plutôt, est-ce la France est-elle une chance pour l’islam ?
Est-ce parce que le monde est envahi par le virtuel que la réalité n’a plus de prise ? Le suicide est une réalité.
Partout dans le monde cette idéologie apporte de la misère et de la violence, perpétue, depuis sa naissance, des massacres. Relisons l’Histoire, l’islam est parti à l’assaut du monde au prétexte d’un règne divin et n’a dû sa grandeur qu’à force de massacres, de pillages, de rapine, d’exclusions, de spoliations, d’asservissements. C’est aujourd’hui le seul colonialisme pérenne. Il suffit d’ouvrir les journaux, regarder où sont les guerres les plus nombreuses et les agressions de populations civiles. Il suffit de lever le voile devant nos yeux.
Richard Rossin
Écrivain, ancien Secrétaire Général de MSF,
Cofondateur de Médecins du Monde,
Ancien Vice-Président de l’Académie Européenne de Géopolitique,
Membre du Bureau de Dhimmi Watch.