Dhimmitude en 2023 : la persécution des chrétiens dans le monde (Portes Ouvertes)
La dhimmitude est l’une des principales causes de racisme systémique et de persécutions dans le monde, aujourd’hui, en 2023. Dans les pays soumis à la shari’a, les chrétiens sont persécutés, assassinés, les filles et les femmes sont enlevées, réduites à l’esclavage sexuel… Les agresseurs sont rarement inquiétés.
C’est ce qui ressort du rapport sur “l’index de persécution des Chrétiens” dans le monde, publié en janvier 2023 par « Portes Ouvertes ».[1] La presse vient d’en parler abondamment.
Dhimmi Watch a analysé ces données : le tableau ci-dessous compile et synthétise des informations sur 104 millions de chrétiens, exposés à des persécutions extrêmes dues à l’extrémisme islamique selon “Portes Ouvertes”.
Pays où des chrétiens sont soumis à des persécutions extrêmes liés à l’extrémisme musulman, d’après le site “Portes Ouvertes” (janvier 2023).
Portes ouvertes a classé les persécutuions en 3 catéories :
- persécution extrême
- perscution très forte
- persécution forte
Vous trouverez aussi dans cet article quelques informations sur les conditions de vie des chrétiens dans ces pays, extraites du rapport de “Portes Ouvertes”. Nous espérons que cette information incitera les organisations antiracistes à se mobiliser contre la dhimmitude. L’illustration est la copie d’écran d’un extrait de la carte de l’index des persécutions, du site de Portes Ouvertes.

SOMALIE
Dans ce pays les chrétiens subissent une extrême persécution de la part des extrémistes islamiques.
Selon la Constitution, toutes les lois doivent être fondées sur la charia. Depuis 2012, le pays est dirigé par un gouvernement fédéral qui ne contrôle que les villes principales, le reste étant aux mains des islamistes. Le crime organisé y prospère sur fond de corruption.
Toujours actif dans l’ensemble du pays, le groupe islamiste radical Al-Shabaab a déjà plusieurs fois exprimé sa volonté d’éradiquer toute présence chrétienne. Ses militants ont ainsi intensifié et multiplié les attaques visant des chrétiens.
Dans un pays à 99 % musulman sunnite, le groupe Al-Shabaab, mais aussi tous les autres groupes radicaux, voient les chrétiens comme des « cibles de grande valeur » lors de leurs attaques. Le danger vient aussi de la famille et de la communauté dans son ensemble qui privent les chrétiens de toute liberté religieuse.
Se convertir au christianisme est considéré comme une trahison par l’entourage. Si la foi d’un chrétien est découverte, ou même suspectée, cette personne devient la cible de harcèlement et d’intimidations pouvant aller jusqu’au meurtre par un membre de la famille ou du clan. Les femmes chrétiennes peuvent subir des violences sexuelles et être mariées de force à un musulman.
Ces dernières années la chasse aux chrétiens menée par les islamistes s’est intensifiée, les responsables d’églises sont particulièrement pris pour cible. Les islamistes s’appuient sur la société de clans pour recueillir des renseignements sur d’éventuels chrétiens.
Aucun endroit n’est sûr pour les chrétiens dans le pays. Cependant, la persécution prend une forme particulièrement sévère dans les zones contrôlées par le groupe terroriste Al-Shabaab affilié à Al-Qaïda : de vastes zones rurales d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides.
Autres groupes religieux persécutés : Juifs, musulmans chiites et sunnites modérés..
LIBYE
La Libye est en guerre civile depuis 2011. Les droits des citoyens, tels que le droit à la liberté religieuse, ne sont pas respectés. La déclaration constitutionnelle transitoire de 2011 et le projet de constitution de 2017 font de l’islam la religion du pays et de la charia la principale source de législation. On y trouve quelques milliers de chrétiens, presque tous venus d’Afrique Subsaharienne.
L’absence d’un gouvernement central pour garantir la loi et l’ordre rend la situation des chrétiens très précaire. Le niveau de persécution antichrétienne est qualifié d’extrême en Libye.
L’Église est composée d’immigrés chrétiens venus en majorité d’Afrique Subsaharienne et d’Égypte et également de Libyens qui ont quitté l’islam pour le christianisme.
NIGÉRIA
Tandis que les chrétiens continuent d’être brutalement attaqués au Nord, la violence et l’insécurité gagnent le Sud du pays.
C’est le pays où le plus de chrétiens sont tués en raison de leur foi. Ils subissent les attaques de Boko Haram, d’un côté, et des éleveurs peuls radicalisés, de l’autre.
La persécution au Nigéria se manifeste principalement par l’extrême violence qui a désormais gagné l’ensemble du pays. Les chrétiens sont souvent spécifiquement visés en raison de leur foi par les groupes terroristes islamiques Boko Haram, État islamique en Afrique de l’Ouest, et par des militants extrémistes et des criminels fulanis (ou peuls) qui enlèvent et assassinent presque impunément.
Des milliers de chrétiens fuient la violence et se retrouvent dans des camps de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays.
Au Nord, les chrétiens vivent sous la loi de la charia dans 12 États ; ils sont discriminés et traités comme des citoyens de seconde zone.
Lors des attaques perpétrées par les islamistes, les chrétiens sont souvent tués, leurs biens et leurs moyens de subsistance détruits. Les pères de famille assassinés laissent derrière eux femmes et enfants qui se retrouvent sans ressources ni protection. Les assaillants sont rarement arrêtés, encore moins traduits en justice. Les femmes et les filles sont enlevées, violées par les islamistes et forcées d’épouser des musulmans.
Leur souffrance s’étend bien au-delà de la seule attaque qu’ils ont subie car les peuls occupent leur village et les empêchent d’y retourner. Ils n’ont plus de revenus, leurs enfants ne vont plus à l’école, ils n’ont aucun soutien de la part du gouvernement et ils sont exposés au danger dans les camps de déplacés.
PAKISTAN
La situation des chrétiens s’est détériorée quand le Pakistan est devenu un État officiellement musulman en 1947. Les églises historiques bénéficient d’une certaine liberté de fonctionnement mais elles sont étroitement surveillées et régulièrement la cible d’attentats. Les églises les plus actives et qui témoignent de leur foi à l’extérieur sont davantage persécutées. Les chrétiens, quelle que soit leur origine, sont considérés comme des citoyens de seconde zone.
Depuis 1986, les chrétiens vivent dans la crainte de la loi sur le blasphème. Cette loi qui peut conduire à la peine de mort est largement utilisée contre les chrétiens pour régler des conflits personnels ou s’emparer de leurs biens. Le nombre d’accusations de blasphème contre les chrétiens est en constante augmentation. Les jeunes chrétiennes sont victimes de violences sexuelles, elles sont enlevées, violées et forcées de se convertir à l’islam.
Les chrétiens souffrent de la dictature et de l’oppression islamique. Ils sont victimes d’une discrimination institutionalisée. Les pouvoirs publics les cantonnent aux emplois les plus dégradants et les moins rémunérés. La majorité des chrétiens sont pauvres et certains sont presque réduits à l’esclavage. Les chrétiens des classes moyennes sont également marginalisés et persécutés. Tous vivent sous la menace des lois sur le blasphème qui sont souvent utilisées contre eux. Ils peuvent être injustement accusés, arrêtés, emprisonnés, voire condamnés à mort, par simple jalousie ou pour régler des conflits personnels.
La population féminine de tout âge est particulièrement vulnérable. Elles sont victimes d’enlèvement, de viol, de viol en réunion. Il arrive qu’elles soient mariées de force à leur ravisseur et obligées de se convertir à l’islam.
Les chrétiens d’arrière-plan musulman sont persécutés par leur famille et par la société, harcelés, agressés physiquement, soumis à toutes sortes de pressions visant à les faire revenir à l’islam.
Musulmans ahmadis, chiites et soufis, minorité hindoue
IRAN
Entre arrestations, condamnations et amnisties, le régime envoie des signaux ambivalents. Mi-octobre, deux chrétiens, détenus de longue date à la prison Evin, ont été graciés et libérés.
Mais en août, deux mois plus tôt, quatre chrétiens ont été condamnés à des peines allant de six à dix ans de prison. Ils avaient tous été arrêtés lors de «raids» organisés par les autorités pour démanteler des églises de maison.
le directeur du centre de documentation des droits de l’Homme en Iran, Shahin Milani, a exprimé ses inquiétudes. Il a déclaré à la Commission de la liberté religieuse internationale des États-Unis qu’«attaquer les minorités religieuses sur la base de leur foi n’a pas d’effet sur les Iraniens ordinaires.» Alors les autorités iraniennes qualifient les chrétiens de «sionistes» à la solde d’Israël, ou «d’espions étrangers», pour ruiner leur réputation auprès de leurs concitoyens.
AFGHANISTAN
Les chrétiens afghans sont quasiment tous des musulmans convertis au christianisme. … Selon la loi islamique qui régit le pays, quitter l’islam est considéré comme un acte honteux et qui est puni de la peine de mort. Pour laver l’affront commis par le chrétien qui a quitté l’islam, sa famille doit, soit le faire revenir à l’islam, soit le tuer. Les chrétiens dont la foi est découverte, n’ont d’autre choix que de fuir le pays.
SOUDAN
Entre 2019 et 2021, le pays a connu un vent de liberté avec reconnaissance de la liberté de croyance et de culte et le droit de professer ou d’exprimer sa religion ou sa conviction. Mais toutes les promesses ne se sont pas concrétisées en raison du coup d’État d’octobre 2021. Pour l’instant, l’islam n’est plus religion d’État, la charia et le crime d’apostasie sont abolis.
Pour ne pas être découverts, les convertis d’arrière-plan musulman s’abstiennent souvent d’enseigner leurs enfants dans la foi chrétienne. Les églises qui avaient été contraintes de fermer n’ont pas été rouvertes et les chrétiens sont toujours privés de leurs droits à bien des égards. De plus, le gouvernement continue d’engager des poursuites judiciaires contre certains responsables d’église.
ARABIE SAOUDITE
Les expatriés chrétiens n’ont pas le droit de partager leur foi avec les musulmans. Ils peuvent se réunir mais selon des règles très strictes. Il n’y a pas de bâtiment d’église officiellement reconnu. Ils ne parlent pas de leur foi de peur d’être détenus ou déportés. Les quelques chrétiens saoudiens d’arrière-plan musulman subissent une très forte pression, surtout de la part de leur famille. Ils vivent leur foi en secret.
[1] Portes Ouvertes https://www.portesouvertes.fr/persecution-des-chretiens